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Maria d'Apparecida

Biographie

Biographie

 

Maria d’Apparecida fut la première brésilienne mulâtresse à interpréter Carmen à l’Opéra de Paris où elle a obtenu un grand succès tant auprès du public que de la presse.
Née Maria da Apparecida Marques, artiste lyrique (mezzo-soprano), interprète du répertoire classique, de la musique populaire et du folklore brésilien. Élève du Conservatoire National de musique de Rio de Janeiro, de l’École Normale de musique de Paris et du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.
Officiellement née le 17/01/1936 à Rio de Janeiro (Brésil) elle est morte le 04/07/2017 à Paris, ville qu’elle avait adoptée dès la fin des années 1950. Fille de Dulcelina Marques et de père inconnu, sa mère meurt alors qu'elle est encore enfant. Elle est élevée dans la famille de l’avocat Germano et Lucília de Azambuja où travaillait sa mère et partage son éducation avec les enfants du couple Maria Zélia, Aloísio et Gilda dont elle était très proche. Elle bénéficie d'une éducation bourgeoise, étudie le piano, la danse et le chant.
Elle exerce d'abord le métier d'institutrice, devient speakerine à la Radio Globo (Brésil), avant de débuter sa carrière en 1961 à l’Odéon-Théâtre de France, dirigé par Jean-Louis Barrault (récital de chansons brésiliennes : Villa Lobos, Waldemar Henrique, Ernâni Braga et H. Tavares). Elle chante Carmen à l’Opéra de Bordeaux (1963), participe au festival de Berlin, scroll produit en Bulgarie… revient en France pour une consécration à l’Opéra de Paris où elle chante Carmen à partir du 26 septembre 1965.
Sa brillante carrière lyrique s'interrompt brutalement suite à un accident de voiture en 1974.
Après trois ans d'arrêt elle revient sur scène en tant qu'interprète de la chanson populaire brésilienne avec le disque "Maria d’Apparecida canta Baden Powell".
De 1960 à 1990 elle a enregistré plusieurs disques de folklore, de musique classique et de musique populaire (voir discographie), obtenant de nombreux prix et devenant une grande ambassadrice de la musique brésilienne en France et en Europe.
Muse du peintre surréaliste Félix Labisse, elle est immortalisée plusieurs fois sur des tableaux dont les plus connus sont ceux de la période bleue du peintre. Après la disparition de l'artiste, elle a fait don de tableaux au Musée de la Chartreuse de la ville de Douai où le peintre est enterré. Elle a aussi offert Le Bonheur d’être aimée au Musée National d’Art Moderne du Centre Georges Pompidou.

Décorations

  • Chevalier de la Légion d’honneur, Officier des Arts et des Lettres, par le président François Mitterrand.
  • Médaille Ordem do Rio Branco (Brésil).

Distinctions

  • Médaille de la Ville de Paris par Jacques Chirac.
  • Diplôme d’honneur et médaille d’argent au concours International de Musique Gian (Giovanni) Battista Viotti, Vercelli, Italie.
  • Grand prix de l’Académie du disque lyrique français, Médaille d’or et Diplôme d’honneur du Mérite brésilien
  • Prix Printemps de Suède (1971)
  • Grand prix du disque de l’Académie du disque français (1973)
  • Citoyenne d'honneur de la ville de Rio de Janeiro (1981)
  • Grand prix international du disque de l’Académie Charles Cros pour le disque Brasileirissimo (1988)
  • Médaille d'or de la Société d'encouragement au progrès, France.
  • Médaille de l’ABI -Association Brésilienne de la Presse, Brésil.

Citations recueillies par Mara Guimaraes

"Maria d’Apparecida, la voix du Brésil dans le monde.
Elle appartient à la constellation des astres rarissimes que transforment travail et souffrance en lumière.
Nous lui devons, nous Brésiliens, une généreuse divulgation de notre musique dans le monde. De formation classique, elle interpréta notamment Carmen à l’Opéra de Paris. Aïda, Dialogues des Carmélites, La Voix humaine, L’Heure espagnole, Porgy and Bess, West Side Story. Don Quichotte. La 9e symphonie de Beethoven, Rhapsodie de Brahms pour alto.
Après les classiques, de Heitor Villa-Lobos à Waldemar Henrique, Francisco Mignone ou H. Tavares, aujourd’hui, elle met sa voix au service des compositeurs populaires de son pays.
Plusieurs récompenses au Brésil, Médailles de la Ville de Paris, Chevalier des Arts et Lettres."

[Guilherme FIGUEIREDO, Recteur de l’Université de Rio de Janeiro.]


"Justesse de sentiment, expression nostalgique, émouvante ou malicieuse, des textes et des mélodies, grâce à la précision de son articulation, de sa vocalisation et, aussi, d’une gentillesse de ton si personnelle, si convaincante ... oui la cantatrice ici s’évanouit…
Elie m’était alors apparue, à son tour, comme une sorte d’oiseau, « l’Oiseau du Brésil »."

[Georges AURIC, compositeur français, administrateur de la Réunion des théâtres lyriques nationaux (01/06/1962-31/07/1968).]


"Pourtant, que de facettes dans son art ! Qu’elle ait été l’interprète de «Carmen», de «L’heure espagnole» ou de «Porgy and Bess», qu’elle nous ait livré presque au même moment sa traduction de ces chants très anciens du Brésil, ou encore, tout récemment, qu’elle mette son talent au service de chansons modernes d’Amérique latine ou d’ailleurs, c’est la même intelligence qu’on admire en elle."

[Henri DUTILLEUX, compositeur français.]


"Si je tente de caractériser t’art de Maria d’Apparecida, qui maintenant fait passer dans sa voix admirable les plaintes et les joies du peuple brésilien, et si je veux dite aussi i ’impression que donne sa foi au Christ retrouvé dans l’épreuve, un seul mot me vient aux lèvres, le plus beau de tous pour un artiste : l’authenticité."

[Ambroise-Marie CARRE, op. de l’Académie Française.]


"Maria connait donc tous les secrets et mystères magiques de la musique de son beau pays. Son talent vocal coule de source ! Mais, en elle, il y a plus. En véritable poète elle reste disponible."

[Jean-Louis BARRAULT, comédien, metteur en scène et directeur de théâtre français.]


"Il y a des artistes qui représentent autre chose qu’eux-mêmes : le pays qui les a produits et dont ils sont, en quelque sorte, l’expression. C’est le cas de Maria d’Apparecida, la grande chanteuse brésilienne, qui nous revient pour notre plaisir."

[Roger PEYREFITTE, écrivain, Vogue.]


"La cantatrice explore ainsi nos cavités secrètes et nous fait frémir délicieusement, voluptueusement, nous haussant ainsi plus haut que nous-mêmes et nous faisant à son image l’eau et le feu, le fleuve et le volcan, sans cesser d’émouvoir, de convaincre, d’éveiller le sourire – comme un vol d’oiseau – de l’enfant qui vit au fond de nous."

[Robert SABATIER, de l’Académie Goncourt.]